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L’équipe de Céline Vallot honorée par un prestigieux financement européen

07/09/2020
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Le projet ambitieux d’étudier la dynamique des modifications épigénétiques dans les cellules de cancer du sein vaut à la chercheuse de l’Institut Curie, Céline Vallot, une bourse conséquente du Conseil européen de la recherche pour le mener à bien.

Céline Vallot

1,5 million d’euros. C’est la somme qui a été accordée par le Conseil européen de la recherche (European Research Council, ERC) à Céline Vallot, chef d’équipe à l’Institut Curie ; et c’est la somme maximale accordée dans le cadre de ce programme de soutien à de jeunes chercheurs, ERC starting grants.

C’est le résultat de tout le travail que nous avons accompli ces trois dernières années et cela va nous permettre de poursuivre nos travaux en consolidant les postes déjà créés, en recrutant de nouveaux collaborateurs et en finançant les consommables dont nous avons besoin.

se réjouit-elle.

La jeune femme dispose maintenant de cinq ans pour mettre en œuvre le projet qui a su séduire l’exigent jury de la Commission européenne. Son but : suivre la dynamique des altérations de la chromatine dans les cellules tumorales de cancer du sein, en particulier lorsqu’elles sont soumises à un stress thérapeutique.

En effet, au cours des traitements contre le cancer, on voit parfois apparaître des phénomènes de résistance. Après une première période de régression de la tumeur, parfois jusqu’à sa disparition totale, les médicaments perdent en efficacité et le cancer reprend le dessus.

Les recherches pour comprendre et contrer ces mécanismes de résistance sont donc essentielles. Céline Vallot a déjà commencé à les étudier avec son équipe, grâce à des analyses sur cellules individuelles, dites « single-cell ». Il s’agit d’une stratégie de recherche qui utilise la microfluidique et qui permet d’isoler des cellules uniques, chacune dans une microscopique gouttelette, afin d’étudier leurs caractéristiques individuelles plutôt que d’étudier les caractéristiques globales d’un groupe de cellules comme c’est le cas habituellement.

Depuis une dizaine d’années, les connaissances sur les différences génétiques entre ces cellules se sont accumulées. Mais, dans le cancer du sein, aucune mutation génétique récurrente n’a pu expliquer jusqu’à présent l’apparition des résistances aux traitements. Céline Vallot s’est donc lancée depuis trois ans dans l’étude de l’hétérogénéité épigénétique des cellules tumorales – c’est-à-dire leurs variations dans l’organisation de l’ADN qui conditionne l’expression des gènes – pour comprendre l’émergence de cellules résistantes aux chimiothérapies. Elle a proposé à l’ERC d’ajouter une nouvelle dimension à ses travaux : une composante temporelle, pour suivre la dynamique des modifications de la chromatine au cours du temps, et notamment de la réponse au traitement. Comment les caractéristiques non-génétiques évoluent-elles au cours du temps, lors du développement du cancer et sous l’effet des traitements ?

Des médicaments dirigés contre des facteurs épigénétiques existent déjà, mais ils n’ont pas montré une efficacité significative dans les cancers du sein et d’autres tumeurs solides. Comprendre cette dynamique de la chromatine pourrait permettre de mieux les utiliser et de proposer de nouvelles cibles thérapeutiques. 

escompte la chercheuse.