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Covid-19 : la « troisième voie » du gouvernement français, un pari risqué pour contrôler l’épidémie

Pour les épidémiologistes, la campagne vaccinale ne va pas assez vite dans un contexte épidémique inquiétant.

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Publié le 24 mars 2021 à 05h14, modifié le 24 mars 2021 à 15h20

Temps de Lecture 6 min.

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Sur les quais de Seine, à Paris, le 20 mars.

« Freiner sans enfermer », « Dedans avec les miens, dehors en citoyen »… Les éléments de langage du gouvernement pour décrire les nouvelles mesures appliquées depuis le 20 mars pour maîtriser l’épidémie de Covid-19 en France sont à l’image du manque de lisibilité de la stratégie actuelle. A trop vouloir ménager l’ensemble des acteurs de la crise, le risque est de n’obtenir aucun résultat satisfaisant sur le plan sanitaire, craignent les épidémiologistes. « Il est difficile de prendre des décisions qui soient comprises de tous, et on obtient des solutions qui ne satisfont personne », résume Yves Buisson, président de la cellule Covid-19 de l’Académie nationale de médecine.

La stratégie actuelle de la « troisième voie », pour reprendre la formule du chef du gouvernement, Jean Castex, ne répond à aucune des trois options recommandées par les épidémiologistes – le « vivre avec », la circulation minimale ou le « zéro Covid ». « Le gouvernement français n’a pas de stratégie explicite : on ne sait pas où il veut aller », analyse Antoine Flahault, professeur de santé publique et directeur de l’Institut de santé globale (université de Genève). A la fin octobre 2020, le président Macron affichait pourtant un objectif clair : atteindre une circulation minimale du virus en atteignant la barre des cinq mille nouveaux cas de contamination quotidiens. « Sauf qu’on n’y est jamais arrivé, et cet objectif est depuis passé à la trappe », rappelle l’épidémiologiste.

Le cas de la France n’est pas une exception en Europe. Si les Britanniques, les Irlandais et les Portugais connaissent une forte décrue épidémique après des mesures de confinement strict et prolongé, en Allemagne, en Italie, en Suisse, en Belgique ou encore au Danemark, « on a un peu partout des dirigeants dans un entre-deux, qui n’est plus le “vivre avec”, mais pas encore la circulation minimale », observe le professeur Flahault.

La situation épidémique a pourtant de quoi inquiéter. Au niveau national, le taux d’incidence est de 308 nouvelles contaminations pour 100 000 habitants par semaine, avec une forte hétérogénéité territoriale. La plupart des départements d’Ile-de-France et des Hauts-de-France dépassent les 400 et la Seine-Saint-Denis, particulièrement, connaît un pic à 693. Donnée inquiétante, le taux d’incidence des plus de 80 ans repart légèrement à la hausse après des semaines de baisse dues en partie à l’impact de la vaccination chez cette population prioritaire.

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