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Recherche : la fuite des cerveaux marque le "déclassement" de la France, selon Bayrou

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Un technicien dans un laboratoire de l'Institut Pasteur, le 21 janvier 2021 à Paris
Un technicien dans un laboratoire de l'Institut Pasteur, le 21 janvier 2021 à Paris
AFP - Christophe ARCHAMBAULT

Le Haut commissaire au Plan François Bayrou a appelé mardi à investir dans la recherche pour éviter la fuite des cerveaux, "signe d'un déclassement" de la France "inacceptable", au lendemain de l'annonce de l'échec de l'Institut Pasteur sur un vaccin anti-Covid.

Remarquant que Stéphane Bancel, le PDG de la société de biotechnologie Moderna qui a développé un vaccin anti-Covid, est français, il a estimé sur France Inter qu'il n'était "pas possible que nos chercheurs, les plus brillants de nos chercheurs, so(ie)nt aspirés par le système américain".

"C’est le signe d’un déclassement du pays, et ce déclassement-là est inacceptable", a affirmé M. Bayrou, par ailleurs président du MoDem.

Il a appelé à "construire notre action publique, y compris en matière de recherche, comme les Américains l’ont fait il y a déjà des décennies" avec "une organisation qui permet de repérer la recherche essentielle pour l’avenir".

Il a reconnu que "c’est de l’argent", mais "de l’argent bien placé" et un "investissement nécessaire".

Des boîtes de doses du vaccin Moderna contre le coronavirus, le 25 janvier 2021 à Los Angeles (AFP - Patrick T. FALLON)
Des boîtes de doses du vaccin Moderna contre le coronavirus, le 25 janvier 2021 à Los Angeles (AFP - Patrick T. FALLON)

Alors que le groupe pharmaceutique Sanofi avait déjà averti début décembre que son premier vaccin contre le Covid-19 ne serait prêt que fin 2021, l'Institut Pasteur a annoncé lundi l'arrêt du développement de son principal vaccin contre ce virus.

Sanofi a par ailleurs confirmé mi-janvier un plan de suppression de 1.000 postes dont 400 dans la recherche et développement (R&D), reprenant une annonce faite en juin.

"C'est quand même un peu la honte qu'un groupe comme Sanofi (...) ne soit pas capable de mettre un vaccin sur le marché", a affirmé le secrétaire national du PCF Fabien Roussel mardi sur Public Sénat. "C'est l'humiliation de la France", "à quel niveau est tombé la nation?"

Sanofi, "guidé par des exigences de rentabilité", "a fait le choix de taper dans la recherche, au lieu d'investir massivement", a déploré le chef du PCF qui participera mercredi à une mobilisation devant le siège du groupe.

Sur Twitter, l'ancienne ministre socialiste Ségolène Royal a dénoncé "l’idéologie libérale qui conduit à la réduction des soutiens à la recherche publique et aux rémunérations trop faibles des chercheurs qui partent ailleurs", appelant à "redonner à la recherche en santé ses lettres de noblesse".

Stéphane Bancel, le PDG de la société de biotechnologie Moderna, lors d'une interview en ligne avec l'AFP, le 17 novembre 2020 à Washington (AFP/Archives - Ivan Couronne)
Stéphane Bancel, le PDG de la société de biotechnologie Moderna, lors d'une interview en ligne avec l'AFP, le 17 novembre 2020 à Washington (AFP/Archives - Ivan Couronne)

L'ancien ministre et actuel maire de Meaux Jean-François Copé a pour sa part défendu Sanofi sur Sud Radio, appelant à "ne pas accabler": la recherche scientifique, "c’est un combat de tous les jours, parfois on réussit, parfois on échoue", et "demain Pasteur, Sanofi, réussiront sur d’autres choses".

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