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Recherche : les effets dopants du financement sur projets

Les crédits octroyés par l’Agence nationale de la recherche augmentent la productivité des chercheurs, démontre une étude.

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Publié le 06 février 2017 à 14h39, modifié le 14 février 2017 à 16h41

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Les financements sur projets complètent les subventions allouées aux laboratoires par leurs universités ou organismes.

Les financements sur projets sont-ils bénéfiques pour la productivité des chercheurs ? Les chiffres semblent dire que oui. Une étude vient en effet, pour la première fois, de quantifier l’effet de ces aides sur l’activité des chercheurs en France. Ce second type de soutien aux laboratoires, traditionnellement alimentés par les subventions de leurs universités ou de leurs organismes, est géré par l’Agence nationale de la recherche (ANR) et a été introduit massivement en France en 2005. Un jury sélectionne les projets proposés par les chercheurs.

Classique aux Etats-Unis et même en Europe bien avant 2005, ce mode de financement a été critiqué : recherches à court terme privilégiées, contraintes sur la ­liberté des chercheurs en imposant des thématiques et, plus ­récemment, multiplication de contrats de travail à durée déterminée développant la précarité dans les laboratoires.

L’étude de Nicolas Carayol (université de Bordeaux, en détachement à l’université Stanford) et de sa doctorante, Marianne Lanoë, ne se place pas sur ce terrain et évalue uniquement l’effet d’un soutien de l’ANR sur le volume d’articles publiés, le nombre de travaux citant ces articles et sur leur « impact » (tenant compte de la qualité des revues). Les conclusions sont positives : + 3,5 % d’articles, + 15 % de citations et + 8 % d’impact.

Une enquête d’envergure

Mais par rapport à quoi ? C’est toute la difficulté et l’originalité de ce travail, qui a demandé plusieurs années et qui vient d’être soumis à une revue d’économie. « Vous pensez bien que l’ANR n’a pas accepté que nous fassions une expérience répartissant aléatoirement les financements pour tester leurs effets », sourit Nicolas Carayol, qui a opté pour une autre méthode.

Il a comparé le groupe des heureux élus avec des chercheurs de profil identique (même âge, même nombre de publications préalables, même impact…) mais n’ayant pas reçu de financement. A partir de l’une des plus grandes bases de données d’articles, Web of Science, il a extrait des noms de chercheurs puis identifié les recouvrements avec les quelque 54 000 chercheurs ayant sollicité une aide de l’ANR.

Reste à la fin un groupe test de 5 300 personnes (ayant bénéficié de fonds de l’ANR entre 2005 et 2009) et un groupe « contrôle » de 9 600. L’effet a été mesuré sur les publications jusqu’en 2012. « C’est la première étude d’impact de cette envergure, sur autant de chercheurs et de disciplines », salue Philippe Freyssinet, ancien directeur général adjoint de l’ANR entre 2010 et 2014, à l’époque où l’agence a soutenu cette étude.

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