
La première table trigonométrique est-elle antérieure de plus de quinze siècles à la « table des cordes » de l’astronome et mathématicien grec Hipparque (IIe siècle avant J.-C.), qui passe jusqu’à présent pour la première du genre ? Est-elle, de surcroît, plus précise que toutes celles qui lui ont succédé pendant plus de trois mille ans ?
C’est ce que proposent Daniel Mansfield et Norman Wildberger, deux mathématiciens de l’université de Nouvelle-Galles du Sud, à Sydney (Australie) qui publient, dans la dernière édition de la revue Historia Mathematica, une nouvelle interprétation d’une tablette paléo-babylonienne datée entre les XIXe et XVIe siècles avant l’ère commune. De la taille d’une petite carte postale, cette tablette d’argile a été découverte au début du XXe siècle sur le site de la cité antique de Larsa, à quelque 300 kilomètres au sud de Bagdad (Irak) et fut achetée, en 1922, par l’éditeur et philanthrope américain George Plimpton – elle est aujourd’hui conservée par l’université Columbia (New York). Baptisée « Plimpton 322 », elle est surtout le texte mathématique mésopotamien le plus célèbre et nourrit de nombreux travaux depuis plus de soixante-dix ans.
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