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Portrait

Brian Armstrong, le patron (déjà multimilliardaire) de Coinbase, la pépite des cryptos

PORTRAIT // « Crypto-dingo », épisode 2/3 - Entrepreneur et investisseur américain, connu comme étant le fondateur de la plateforme d'échange de cryptomonnaies Coinbase, il est devenu une des personnalités les plus influentes de l'univers de la crypto.

Selon Brian Armstrong, plus de la moitié des milliardaires mondiaux le seront grâce aux cryptomonnaies.
Selon Brian Armstrong, plus de la moitié des milliardaires mondiaux le seront grâce aux cryptomonnaies. (Michael Short/Bloomberg)

Par Rédaction Start

Publié le 15 déc. 2021 à 13:39Mis à jour le 13 févr. 2023 à 16:19

Il était déjà riche et a récemment été propulsé au cénacle des plus grandes fortunes mondiales. Le patrimoine du fondateur et directeur général de Coinbase, Brian Armstrong, est estimé à 16 milliards de dollars, lors de l'introduction en Bourse, en mars, de sa plateforme d'achat et de vente de cryptomonnaies. Portée par l'envolée du bitcoin, la start-up californienne a pulvérisé des records de valorisation en atteignant 100 milliards de dollars.

A 38 ans, Brian Armstrong est un symbole de réussite made in Silicon Valley. Né à San José de parents ingénieurs, l'Américain est avant tout un homme d'affaires. Et il l'a prouvé dès son plus jeune âge.

ADN : Business man

A l'école primaire, il est convoqué dans le bureau du directeur pour avoir créé une entreprise sauvage de revente de bonbons dans la cour de récré. Au collège, de nouveau, il se lance dans le commerce d'ordinateurs d'occasion. Et quand il rejoint la Rice University, au Texas, c'est pour créer universitytutor.com, une plate-forme qui met en relation des tuteurs et des étudiants ou leurs parents. Il en restera le directeur général de 2003 à 2012.

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A la fin de son cursus universitaire, en 2005, il obtient une double licence en économie et en informatique, suivie l'année d'après d'une maîtrise en informatique. Ses diplômes en poche, le Californien décide de passer un an à Buenos Aires, en Argentine. Il y découvre le spectre de l'hyperinflation vécue par la population à la fin des années 1980 et ses relents actuels.

S'en suivent alors trois expériences professionnelles salariées : la première en tant que développeur dans l'entreprise IBM, puis comme consultant dans le cabinet de conseil et audit international Deloitte et enfin comme ingénieur logiciel pour Airbnb.

Nakamoto, Brian et le bitcoin

En parallèle, Brian Armstrong découvre, au détour d'une lecture, le bitcoin : le manifeste de Satoshi Nakamoto (dont l'identité n'a jamais été révélée même si certains ont tenté de l'usurper). Dans son livre, il la décrit comme un actif underground, qui permet des échanges sans commission ni opacité. On est en 2010.

Le trentenaire se passionne pour le concept. Son objectif : chercher des moyens de pouvoir tirer profit de cette nouvelle technologie qu'est la blockchain, ayant déjà l'intuition que cela peut représenter une révolution dans le système monétaire et dans le fonctionnement des moyens de paiement.

Tout en travaillant pour Airbnb, il passe ses nuits à écrire le code de sa future entreprise. Il arrête ensuite son job pour intégrer l'incubateur Y Combinator, par lequel il obtient 150.000 dollars pour financer sa start-up. Selon lui, un système financier transnational et ouvert qui conduira à l'innovation et à la liberté, son mantra.

L'American dream

Deux ans plus tard, il convainc le trader Fred Ehrsam de quitter Goldman Sachs pour le rejoindre et créer Coinbase. L'investisseur offre la crédibilité nécessaire pour que les banques acceptent de virer de l'argent sur cette plateforme d'un nouveau genre sur un marché encore balbutiant.

Leur idée : permettre aux amateurs de cryptomonnaies d'échanger plusieurs types de monnaies virtuelles sur une même plateforme. Comment ? En démocratisant l'actif, de permettre son échange et son stockage dans un portefeuille virtuel.

Ensemble, ils s'acharnent jour et nuit pour que ça marche dans un petit appartement de San Francisco. « Tout ce qui nous importait, c'était de faire fonctionner Coinbase », raconte Ehrsam au Wall Street Journal en avril dernier. L'American dream (en sweat à capuche), le vrai.

Et le pari est osé. A l'époque, la valeur du bitcoin est en hausse mais ne dépasse pas les 15 dollars, 5.000 fois moins qu'aujourd'hui. Mais l'intérêt grossit d'année en année malgré les soubresauts du bitcoin. En décembre 2017, sa valeur dépasse 19.000 dollars. La bulle éclate et la valeur est divisée par six en un an. Cette année, il dépasse 42.500 dollars !

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Malgré les risques, le succès est au rendez-vous. Fonctionnant comme une banque, Coinbase ne prend qu'une commission de 2 % sur chaque transaction. Aujourd'hui, il revendique 43 millions d'utilisateurs et la valeur totale des actifs atteignait fin 2020 780 milliards de dollars.

Entrepreneur star

En 2017, le cofondateur, Fred Ehrsam, laisse Brian Armstrong aux manettes. Et la même année, à l'âge de 34 ans, le magazine Forbes plaçait le CEO à la 10e du classement des « 40 de moins de 40 ans ». Il a également été cité dans les 100 personnalités de l'année du Time Magazine en 2019, puis nommé 1er sur la Crypto Rich List de Forbes, avec une fortune alors estimée à 6,5 milliards de dollars en février 2021.

Loin des stars de la Silicon Valley, il joue aussi les discrets, évitant les prises de position politiques, plus intéressé par permettre la démocratisation des cryptomonnaies. « Je veux que Coinbase se concentre sur la réalisation de sa mission, [...] c'est ainsi que nous aurons le plus grand impact sur le monde », écrivait-il en septembre dernier sur le blog du groupe.

Un « gourou de la tech »

Résultat, selon lui, l'entreprise n'est pas un lieu de prise de position extraprofessionnelle. « Je ne pense pas que la cryptographie soit là pour résoudre tous les problèmes du monde, mais pour résoudre un méta défi très important : la liberté économique. »​ Pas question donc d'y aborder les questions sociales, politiques ou raciales. Les réfractaires à sa vision ont été invités à quitter l'entreprise moyennant une indemnité.

Au printemps, Challenges le décrivait ainsi : « Brian Armstrong a toujours rêvé d'être un gourou de la tech. Il en porte le plus souvent la tenue : tee-shirt noir, pantalon de même couleur et baskets blanches. Il s'exprime comme un évangéliste, prêche l'avènement d'un nouveau monde libéré du carcan des banques et des monnaies contrôlées par les Etats. »

Ses engagements, il les prend en dehors du giron de l'entreprise. Il a par exemple fondé en 2018 GiveCrypto, une plateforme pour faire des dons en cryptos « à ceux qui en ont besoin ». Autre initiative : depuis septembre 2020, il a autofinancé et fondé ResearchHub, un site en open source de recherche scientifique avec un but : mettre le plus de documents de recherche à disposition du public. Aujourd'hui le site en cumule plus de 2 millions.

Série « CRYPTO-DINGO »

Vous avez dit crypto ? Cette monnaie virtuelle est partout. Mais qui finance-t-elle ? Qui y croit ? Qui achète ? Qui vend ? Qui fait quoi où ? On vous propose durant cette semaine de faire un tour dans ce nouveau monde des cryptomonnaies.

Episode 1 : Investir dans les cryptomonnaies : est-ce que tout est bien réglo ?

Episode 3 : Les jeunes tombés dans la crypto-mania, ils nous racontent

Rédaction START

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