Muriel Salle

Muriel Salle est historienne, maîtresse de conférences depuis 2010 à l'Université Claude Bernard Lyon 1. Elle travaille principalement à former des enseignant·e.s du 1e et du 2e degré (primaire et secondaire) dans le cadre de l'ESPE (Ecole Supérieure du Professorat et de l'Education) et des soignant·e.s dans le cadre de la Faculté de Médecine. Elle est également impliquée dans le Master Genre co-accrédité par les Université Lyon 1 et Lyon 2, et enseigne à l'IEP de Lyon.

En matière de santé, femmes et hommes ne sont pas logés à la même enseigne. Ne sont-elles pas le « sexe faible » ? Au XIXe siècle les femmes sont considérées comme « d’éternelles malades » pour reprendre l’expression de Jules Michelet. Aujourd’hui, la perspective a bien changé : leur espérance de vie dans les pays occidentaux est plus longue que celle des hommes. Toutefois, elles passent aussi plus d’années qu’eux en mauvaise santé et souffrent de pathologies souvent bien différentes.

Les différences purement biologiques sont loin d’être seules en cause. Ainsi, les rôles sociaux et les activités professionnelles des unes et des autres les conduisent à ne pas être exposés aux mêmes nuisances de santé. Comparées aux hommes, les femmes adoptent moins de comportements à risque, consultent davantage, prennent mieux leurs traitements. Les pratiques des médecins se construisent aussi différemment selon le sexe de leurs patients.

Dans le domaine de la santé comme ailleurs, les inégalités entre les sexes existent et relèvent des mêmes stéréotypes et des mêmes mécanismes que dans le reste de la société, mais aussi de facteurs spécifiques, et notamment de la façon dont s’élabore le savoir médical. Pour lutter contre ces inégalités, il faut commencer par tordre le cou à un certain nombre d’idées reçues, chez les soignants comme chez les patients. Ce livre a pour objectif d’y contribuer, et de proposer des perspectives en matière de politique publique au service de la santé des femmes et des hommes.