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Hiéroglyphes, hiératique, démotique : quelles étaient les écritures des Egyptiens ?

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Durant l'Antiquité, les Egyptiens utilisèrent plusieurs écritures dont les fameux hiéroglyphes décryptés par Jean-François Champollion en 1822 mais aussi le hiératique et le démotique. Quelles différences y avait-il entre elles ? Explications.

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Il y a 200 ans, Jean-François Champollion parvenait à résoudre l'énigme des hiéroglyphes égyptiens, ouvrant par là même une vaste fenêtre sur la civilisation qui en était à l'origine. Mais si l'écriture hiéroglyphique est la plus connue, elle n'est pas la seule à avoir été utilisée par les Egyptiens de l'Antiquité qui donnèrent aussi naissance à d'autres systèmes.

C'est justement ce qui a permis au spécialiste français de décrypter les mystérieux symboles après la découverte de la pierre de Rosette à la fin du XVIIIe siècle. Le fragment présente en effet les textes d'un même décret royal rédigés en trois écritures : en hiéroglyphes, en démotique - un autre type d'écriture égyptienne -, et en grec ancien.

A partir des vestiges archéologiques et des documents retrouvés, les spécialistes ont mis en évidence trois systèmes différents utilisés pour transcrire la langue égyptienne : les hiéroglyphes donc, le hiératique et le démotique.

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Comment les Egyptiens utilisaient-ils les hiéroglyphes ?

La plus ancienne inscription en hiéroglyphes a été trouvée dans une tombe remontant au IVe millénaire avant notre ère. Tandis que le dernier écrit connu a été identifié dans un temple et date du IVe siècle. Ces traces indiquent que les hiéroglyphes ont été utilisés pendant plus de trois millénaires, faisant de cette écriture l'une des plus anciennes mais aussi l'une des plus longtemps employées.

Les caractères n'étaient toutefois pas utilisés par n'importe qui, pour n'importe quoi ou n'importe où. Les hiéroglyphes (dont le nom dérive du grec) étaient considérés comme une écriture sacrée associée aux dieux qui était complexe et longue à réaliser. Loin d'être un simple mode de communication linguistique, ils étaient ainsi employés pour transcrire des informations que les Egyptiens souhaitaient faire perdurer pour l'éternité.

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C'est pourquoi les hiéroglyphes sont principalement présents sur les parois des monuments, des temples ou encore des sépultures, très souvent pour donner le nom du défunt, sa fonction, etc. On les retrouve également dans de nombreux rouleaux de papyrus comportant des textes sacrés tels que le Livre des morts des anciens Égyptiens dont des extraits étaient placés avec les morts pour leur voyage vers l'au-delà.

Plus tard, les scribes - les seuls à savoir lire et écrire durant l'Egypte antique - ont aussi parfois eu recours aux hiéroglyphes pour des textes administratifs ou politiques importants.

Comment les hiéroglyphes fonctionnent-ils ?

Si les hiéroglyphes ont été employés pendant plus de trois millénaires, ils ne sont pas restés figés au fil du temps. Bien au contraire, l'étude des caractères a montré que le système avait évolué au cours des différentes périodes de l'histoire égyptienne. Jusqu'à la troisième dynastie, entre environ 2650 et 2575 avant notre ère, les exemples semblent suggérer une régularisation de certains des principes de l'écriture et une multiplication des signes. Après quoi le système a semble-t-il très peu changé jusqu'à son déclin.

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Avant le déchiffrement réalisé par Champollion, les hiéroglyphes étaient considérés comme des symboles à la signification obscure. Le travail du spécialiste français a permis de démontrer qu'ils constituait en réalité une combinaison complexe où les signes ne sont pas que de simples idéogrammes, autrement dit des symboles représentant un mot ou une idée. Ils peuvent aussi constituer des sons (phonogrammes) ou des signes muets en fonction de leur position et du contexte dans lequel ils se trouvent.

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Le travail de Champollion et de tous ceux qui l'ont suivi a permis d'établir une liste de tous les caractères utilisés ainsi que de leur signification. Parmi eux, un ensemble d'une vingtaine de signes constituant un "pseudo-alphabet". Ces recherches ont également permis de montrer que les hiéroglyphes peuvent être écrits en ligne ou en colonne et être lus de droite à gauche, de gauche à droite ou de haut en bas en fonction des cas de figure.

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Qu'est-ce que l'écriture hiératique ?

Avec son fonctionnement et ses nombreux caractères, l'écriture hiéroglyphique n'était ni rapide, ni simple à utiliser. C'est ce qui a conduit à l'apparition d'une version simplifiée de ce système appelé "hiéroglyphes linéaires" où les signes apparaissent sous des formes réduites et moins détaillées. C'est cette simplification, poussée au-delà, qui a conduit à la naissance du hiératique il y a environ 3.000 ans.

Cette écriture suit les mêmes règles de base que les hiéroglyphes mais sa graphie est beaucoup plus simple, constituée de quelques traits tracés au pinceau ou au roseau taillé. Les scribes l'utilisaient de façon usuelle sur des papyrus, tablettes de bois, bandes de cuir, pierres taillées ou poteries pour consigner des textes administratifs, littéraires, scientifiques ou religieux.

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Exemple d'un texte rédigé en hiératique avec le papyrus Ebers, un traité médical daté du XVIe siècle avant notre ère.  DP

Le hiératique se lit de droite à gauche et pouvait initialement être écrit en colonne ou en ligne horizontale avant que cette dernière configuration ne devienne standard. Selon les traces retrouvées, ce système a perduré jusqu'à la moitié du premier millénaire avant notre ère avant de laisser peu à peu place au démotique pour tous les textes administratifs.

Qu'est-ce que l'écriture démotique ?

Le démotique est considéré comme une simplification du hiératique, lui-même simplification des hiéroglyphes. Il commence à être utilisé au VIIe siècle avant notre ère et a remplacé peu à peu le hiératique comme écriture pour les documents de la vie quotidienne qu'il s'agisse de textes administratifs, politiques, juridiques ou commerciaux.

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Comme celle du hiératique, la naissance du démotique découle directement de la nécessité pour les scribes de trouver une écriture plus simple et plus rapide pour rédiger leurs documents usuels et de moindre importance. De la même façon, on peut donc associer les signes du démotique à leur origine hiéroglyphique.

La pierre de Rosette et son texte en trois écritures : en hiéroglyphes (en haut), en démotique (en bas) et en grec ancien (non visible ici).   © John Harper/Getty Images

L'écriture démotique est l'une des trois présentes sur la pierre de Rosette et ayant permis à Champollion de trouver la clé du déchiffrement des hiéroglyphes. Selon les vestiges découverts, elle a été employée jusqu'au Ve siècle de notre ère. Toutefois, elle aurait commencé à perdre du terrain dès la période ptolémaïque (du IVe au Ier siècle avant notre ère) au profit du copte.

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Comment Champollion a donné naissance à l'égyptologie grâce aux hiéroglyphes

Après le démotique, le copte

Le copte constitue en quelque sorte la dernière étape de l'évolution de l'écriture égyptienne. Il dérive du démotique auquel ont été ajoutés les caractères de l'alphabet grec, aboutissant à un ensemble d'une trentaine de signes. La transition du démotique vers le copte s'est faite de manière progressive jusqu'à la disparition définitive du premier. Après cette disparition, l'art d'écrire et de lire les graphies égyptiennes dont les hiéroglyphes s'est complètement perdu, aboutissant à un oubli de leur signification.

Le copte est la troisième écriture figurant sur la pierre de Rosette. Une aubaine pour Champollion qui avait, dès l'âge de 17 ans, étudié de façon approfondie cette langue, estimant justement qu'elle pourrait constituer une porte ouverte pour mieux comprendre les hiéroglyphes. Il ne s'était pas trompé puisque c'est sa très bonne connaissance du copte qui a notamment permis de retrouver la signification et la fonction des mystérieux symboles.

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