Tarmo Peltokoski à la tête du Capitole : "J'ai dirigé mon premier orchestre à 14 ans"
Le chef finlandais Tarmo Peltokoski, 22 ans, dirigera vendredi 21 octobre l’Orchestre du Capitole pour la deuxième fois avec, à ses côtés, le violoniste américain Chad Hoopes.
Jeune chef issu de l’Académie Sibelius d’Helsinki où il a suivi la formation de l’émérite professeur Jorma Panula, Tarmo Peltokoski affiche seulement 22 printemps au compteur du temps ! Ce qui ne l’empêche pas de subjuguer auditoires et orchestres par sa maturité, son instinct musical et son expressivité lors des concerts donnés de par le monde. Autant d’atouts qui ont séduit l’Orchestre symphonique national de Lettonie qui l’a nommé directeur musical et artistique ainsi que la Kammerphilharmonie de Brême et depuis février 2022 qui l’a intronisé chef principal invité tout comme l’Orchestre philharmonique de Rotterdam à partir de 2023 pour une durée de 4 ans. Il dirigera l’Orchestre du Capitole ce soir pour la deuxième fois après un premier succès vécu en septembre à Saint-Jean-de-Luz.
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Quelles sensations éprouvez-vous lorsque vous dirigez l’Orchestre du Capitole ?
C’est un très bon orchestre. Après notre concert donné en septembre à Saint-Jean-de-Luz lors du festival Ravel j’étais vraiment ravi et j’espère que l’orchestre l’était également. Le concert a été un succès et nous avons passé un bon moment. Et puis, nous avons bien travaillé ensemble cette semaine lors de répétitions longues et fructueuses.
Comment expliquez-vous l’alchimie qui se crée entre un chef aussi jeune que vous et un orchestre ?
J’ai démarré la direction d’orchestre vers l’âge de 14 ans, ça fait à peine 8 ans mais j’ai l’impression que ça fait une éternité ! Les enfants apprennent vite, c’est connu, et le fonctionnement est le même pour les langues, le sport, l’étude d’instrument ou la direction d’orchestre. C’est grâce à mon professeur Jorma Panula, qui a toujours pensé que ses élèves devaient avoir l’opportunité de diriger parce que rien ne lui paraît impossible. Cela a été le cas, avant moi, de Klaus Mäkelä ou Mikkos Franck qui travaillent tous deux à Paris d’ailleurs.
Visiblement Wagner est un héros pour vous mais en avez-vous d’autres ?
Oui un véritable héros ! Ce soir nous allons jouer Chostakovitch (1906-1975) qui est cher au cœur de Tugan Sokhiev et je suis heureux de pouvoir donner la « Symhonie n° 5 » parce que c’est une œuvre que l’orchestre a beaucoup jouée. Mais nous allons en donner une version différente, à ma manière. Et je me sens proche de Chostakovitch particulièrement dans le climat géopolitique que nous traversons : c’est l’une des figures majeures de la musique du XXe siècle et encore plus depuis plus de six mois. Et j’ai aussi une passion pour la musique allemande, pour Wagner, Bruckner ou Strauss et comme je suis Finlandais j’aime aussi Sibelius.
Ce soir, vous allez également diriger le « Concerto pour violon » de Korngold et une œuvre magnifique de Vaughan Williams (1872-1958). Que représente-t-il pour vous ?
Il est très important pour moi et le 150e anniversaire de sa naissance tombait la semaine passée donc c’est une bonne raison de jouer l’une de ses œuvres. Ravel disait que parmi tous ses étudiants, Vaughan Williams était le seul qui ne « sonnait » pas Ravel ! Il était vraiment original ! J’ai découvert sa musique autour de 18 ans et j’en suis vraiment tombé amoureux.
On cite votre nom parmi les potentiels successeurs de Tugan Sokhiev. Qu’en pensez-vous ?
Je ne sais pas quoi vous répondre. Je suis au début de ma carrière, je ne connais pas grand-chose de la vie et de la musique. Je dois trouver, apprendre, penser, imaginer…
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