Pantin installe un conservatoire dans sa piscine pour favoriser l'accès à la culture

Devenir un véritable « bouillon » de culture. C'est l'objectif de l'équipement public d'un nouveau genre, inauguré le 15 octobre à Pantin (Seine-Saint-Denis). Celui-ci rassemble en effet, dans les mêmes murs, une piscine et un conservatoire, à deux pas de la mairie.

Il s'agit en fait deux projets en un : d'un côté, une piscine construite en 1937 et classée aux monuments historiques, entièrement rénovée et agrandie avant sa réouverture, en juillet dernier. De l'autre, le tout nouveau conservatoire Jacques Higelin, qui vient d'ouvrir ses portes. Accolé à la piscine, il doit permettre de créer des passerelles entre sport et culture.

Dédramatiser l'accès à la culture

« Les espaces culturels ont trop longtemps été fermés, comme des temples, ce qui peut faire peur à un public populaire : 40 % de la population du territoire habite en quartier prioritaire, contre seulement 15 à 20 % du public de nos conservatoires. Le fait de le connecter à une piscine, lieu populaire par nature, dédramatise son accès », explique Alexie Lorca, vice-présidente chargée de la culture d'Est Ensemble.

L'intercommunalité a financé avec Pantin, l'essentiel du coût de construction. Sur les 49 millions d'euros (hors taxes) du projet, 43 millions ont été apportés par les deux collectivités, à parts égales (le département, la métropole du Grand Paris et l'Agence nationale du Sport ayant chacun contribué à hauteur d'un million d'euros, et l'Etat à hauteur de 2,8 millions, NDLR).

Deux équipements majeurs

Le conservatoire, qui remplace un ancien équipement de 2.000 mètres carrés, en fait 6.600. Il pourra accueillir jusqu'à 1.800 élèves pour des cours de musique, mais également de théâtre. Un auditorium de 250 places permettra en outre d'y organiser des concerts et spectacles.

Celui-ci est directement connecté à la piscine par un couloir, sous lequel a été installé un nouveau bassin de 25 mètres, en plus du bassin de 33 mètres qui a été conservé. La piscine Alice Millat, dont la rénovation a coûté la moitié du prix total, a été dotée d'un nouveau solarium et d'une nouvelle salle de cardio avec 15 appareils.

« Nous souhaitions absolument cette salle dans le cadre de notre politique sport-santé. Il a été difficile de réaliser tous ces agrandissements, au vu des contraintes imposées par le statut de monument historique. C'est pour cela que le projet, initié en 2014, n'a vu le jour que huit ans plus tard », justifie Anne-Marie Heugas, vice-présidente chargée des sports d'Est Ensemble.