La synthèse du 6e rapport d’évaluation du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, ne laisse planer aucun doute sur l’urgence climatique face à laquelle nous nous trouvons. Il est temps d’agir, nous n’avons pas d’autre choix. Voici les cinq graphiques à retenir de ce dernier opus qui clôt huit ans de travail.

1/ Le pire est à venir pour les enfants nés aujourd’hui



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"Les années les plus chaudes que nous avons vécues jusqu’à présent seront parmi les plus fraîches d’ici une génération", martèle le Giec dans son dernier rapport. Dès lors, les enfants nés en 2020 ne connaîtront jamais les conditions climatiques qu’ont connues leurs parents ou grands-parents, y compris dans les scénarios très bas d’émissions futures. Cette nouvelle génération vivra par exemple sept fois plus d’épisodes de chaleur extrême comparé aux personnes nées en 1960. Mais aussi deux fois plus d’incendies de forêt et de sécheresses et près de trois fois plus d’inondations et de mauvaises récoltes.

2/ Malgré les alertes, les objectifs de réduction des émissions restent insuffisants



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Selon les estimations du Giec, la trajectoire de réchauffement se situe autour de 3,5°C d’ici 2100, avec une marge d’erreur comprise entre 2,2°C et 3,5°C en fonction des politiques publiques mises en place. Ce qui est largement insuffisant. D’après plusieurs rapports publiés au moment de la COP27 de 2022, si nous prenons en compte les contributions climatiques des États à 2030, le réchauffement serait de +2,4°C. En se basant sur les engagements à long-terme, la trajectoire se place à +2°C. Mais cela implique qu’ils soient bel et bien tenus. La prochaine COP28, aux Émirats arabes unis à la fin de l’année, constitue un rendez-vous crucial : il marquera le premier bilan des engagements mondiaux des pays depuis l’adoption de l’Accord de Paris.

3/ Au rythme actuel, le budget carbone pour rester sous 1,5°C de réchauffement serait consommé d’ici 2030



Giec budget carbone
Le budget carbone dans un scénario 1,5°C correspond à la quantité maximale d’émissions de gaz à effet de serre que nous pouvons encore émettre afin de limiter le réchauffement à 1,5°C. Selon le Giec, au rythme actuel des émissions de gaz à effet de serre, nous aurons épuisé notre budget carbone restant dès la fin de la décennie. Il faut donc opérer un virage dès à présent pour inverser la tendance. Cela implique de ne plus ouvrir de nouvelles capacités de production d’énergies fossiles et de fermer les sites existants au plus vite. "La fenêtre d’opportunité pour sécuriser un futur vivable et soutenable pour tous se ferme rapidement", insiste le rapport.

4/ Il y a une très nette différence entre +1,5°C et +2°C



Giec scénarios
"Chaque dixième de degré compte", assène le Giec. Si le monde s’est déjà réchauffé de +1,2°C depuis la période pré-industrielle et que nous atteindrons les +1,5°C dès 2030-2035, l’objectif consiste à rester le plus proche possible de ce seuil. Car les différences entre un monde à +1,5°C ou à +2°C sont considérables. Au-delà de 1,5°C, nous augmentons le risque de changements pérennes ou irréversibles, tels que la disparition des coraux par exemple. Le Giec met ainsi en garde contre les risques de points de basculement, notamment au niveau des calottes glaciaires, dont la probabilité augmente avec chaque fraction de réchauffement.

5/ Les solutions existent et ne sont pas si coûteuses



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Parmi les solutions présentant le plus important potentiel de réduction des émissions avec des bénéfices excédant le coût de mise en place, on trouve sans surprise le solaire et l’éolien, puis dans une moindre mesure la réduction du méthane dans l’industrie des énergies fossiles. Loin derrière viennent le nucléaire, la géothermie, la bioénergie (biomasse, biogaz, biocarburants) et le captage et stockage de CO2. Le message est donc clair : il faut accélérer le déploiement des énergies renouvelables. Pour la première fois, le Giec fait également référence à la sobriété. Les experts estiment ainsi que "l’atténuation du côté de la demande peut réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre de 40 à 70 % d’ici 2050".  
Concepcion Alvarez

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